Splendy n’est pas simplement un enfant. Il est l’enfant par excellence. Il est parfaitement naïf et mets vraiment beaucoup de temps avant de comprendre que quelqu’un lui veut du mal quand c’est le cas. Aussi passe-t-il sont temps à se mettre dans d’impossibles situations.
Il est absolument incapable de se raisonner. A l’inverse de ses frères qui possèdent tous une forme de froideur il est complètement envahi par ses émotions et ne peut se concentrer sur rien d’autre. Il est obsédé par la recherche d’amour et d’attention et une fois qu’on a commencé à la lui accorder, il est très difficile de s’en débarrasser.
La plupart du temps, il est enjoué, semble heureux, s’émerveille de tout et surtout de n’importe quoi. Il aime être tourné vers le monde extérieur, quelque part, on peut dire qu’il est sensible à la beauté des choses qu’elles soient naturelles ou humaines. Lorsque quelque chose de particulier le rend très heureux cette joie emporte tout sur son passage, mais de même lorsqu’il est triste et en colère, il l’est complètement. Il semblerait qu’il n’existe pas de nuances pour lui. Il peut passer d’un extrême à l’autre presque sans connaître d’état intermédiaire, un peu comme un enfant désespéré de voir sa mère partir qu’une simple tétine suffira à calmer.
L’un dans l’autre il ressemble assez à un enfant normal à une exception près : lorsqu’il se blesse. Soit cela crée chez lui une sorte de peur panique qui lui fait perdre toute logique. Ses frères sont parfois obligés de le chercher pendant des heures pour le soigner, tellement il rétrécit. D’autres fois il se met à fixer la plaie un moment, comme fasciné et puis lentement il tire sur les chairs et aggrave la blessure. Il est difficile de comprendre ce comportement. Peut-être y’a t-il un lien avec son aversion pour la nourriture humaine, ou alors la chair ouverte lui rappelle le visage de son père… difficile à dire.
Il y a aussi que Splendy est somnambule. Il s’agite presque autant la nuit que la journée et si ses tentacules sont rebelles quand il est éveillé, elles deviennent dociles quand il s’endort. A cause de cela, il lui arrive de se réveiller suspendu aux arbres et suivant la hauteur il faut qu’un de ses frères vienne à la rescousse.
Le moins qu’on puisse dire c’est que Splendy n’est pas franchement intelligent. Il lui arrive souvent de refaire plusieurs fois les mêmes erreurs, il en reproduit même certaines presque inlassablement.  En revanche sans doute encore plus que les enfants normaux, il est particulièrement sensible à ce que les autres ressentent, il sait qui souffre même s’il ne comprend pas pourquoi. Comme tous les enfants souvent, il pense que c’est de sa faute, alors il va courir après les lapins pour faire diversion.
Il comprend tout ce qu’on lui dit, mais parle encore très mal, au point que souvent on ne comprend pas ce qu’il dit. D’ailleurs il utilise assez peu les mots car cela lui semble inutile. Le plus souvent, il s’exprime avec des onomatopées dont la plupart servent à marquer son émerveillement.

Généralement le Splenderoman se présente sous la forme d’un humanoïde élancé et fin. Il mesure plus de deux mètres. Le seul membre de sa famille plus grand que lui est son père. Il est étonnant que le plus jeune des quatre soit aussi le plus grand en taille. Mais cette taille est loin d’être un avantage car il est extrêmement maladroit et cela ne favorise pas les déplacements en forêt. Quand on le voit, on à l’impression d’observer ces hommes montés sur des échasses dans les défilés, il semble toujours sur le point de tomber, de perdre l’équilibre. Sa peau est parfaitement noire et semble lisse, son visage est blanc. En un sens il est plutôt chanceux car il est le seul à disposer des attributs d’un vrai visage, certes ses yeux sont vides si l’on excepte la lueur qui brille tout au fond de ses orbites, mais il a une bouche qui peut sourire et il n’hésite pas à s’en servir en ce sens.
Il possède comme presque tous ses frères des tentacules dorsales mais les siennes sont encore (heureusement étant donné sa maladresse) inutilisables. Parfois il parvient à s’en servir pour s’agripper à un arbre au court d’une chute, mais la plupart du temps il parvient juste à les emmêler. Il entre alors dans une rage noire jusqu’à ce qu’un de ses frères ne vienne l’aider à défaire le tas de nœud qui en résulte. Quand  elles ne sont pas mêlées les unes aux autres, il aime y suspendre toutes sortes de choses qu’il trouve dans la forêt ou parmi les humains, il aime tout ce qui est coloré et bruyant, grelots, boules de Noël, fleurs, morceaux de métal brillants..…
Il peut aussi se téléporter. Alors que ses frères aiment faire cela discrètement, lui le fait souvent avec bruit et animation. Il aime disparaître dans un nuage de paillettes. La encore sa maladresse lui joue des tours et assez souvent cela lui coûte un nouvel emmêlement de tentacules.
Splendy possède un dernier don qui influe sur son physique. Il peut changer son apparence. A présent ce don n’est pas très utile car il est assujetti à ses mouvements d’humeur. La colère aura tendance à le faire enfler comme un poisson Lune, la peur aura tendance à le faire rétrécir, il arrive qu’il change de couleurs certaines fois. Ces transformations peuvent augmenter sa force, mais aussi la réduire. Pour le moment tout ceci reste particulièrement anarchique, mais quand il sera adulte, Splendy sera sans doute capable de se faire passer pour n’importe qui… Si tant est qu’il devienne adulte un jour…

Comme tous ses frères Splendy craint son père énormément et ce dès le début de sa vie. On raconte qu’à sa naissance celui-ci ce serait exclamé « Débarrassez moi de cette chose ! » Il le craint d’autant plus qu’il semble incapable de faire quoi que ce soit que celui-ci lui demande. On pourrait penser que le Splenderoman subirait le choc rapidement dans sa vie à cause de cela, mais heureusement il y avait ses frères. Tous s’occupèrent de lui et tentèrent sans grand succès de lui apprendre des choses. Mais il semble que Splendy ne sache rien faire d’utile. Certes c’est encore un enfant mais ses frères commencent réellement à se demander s’il va grandir un jour. Il semble qu’il n’en ait pas envie en réalité.
Sans doute parce que grandir impliquerait de tuer pour se nourrir afin de ne plus dépendre de la régénération fournie par son frère Trendy.
Sans doute aussi un peu parce que la vie d’adulte quand on appartient à cette famille promet d’être triste, pleine de solitude et de souffrances, parce que grandir c’est s’exposer au choc qui détruit les individus.
Splendy à beau être un enfant, il sent bien que Slender et Offender sont comme morts à l’intérieur, il sait qu’il est possible et même très probable qu’il arrive la même chose à son autre frère. Il perçoit même un peu que le même sort le guette lui aussi en plus de l’ombre de leur père qui plane sur eux comme une épée de Damoclès.
Que peut-il faire alors sinon faire n’importe quoi ? Tenter d’amuser la galerie, arracher un sourire à ses frères quand ils le voient courir après les papillons et se manger les arbres dans la forêt ?
Et aller à la rencontre des humains… Les humains qui semblent tellement plus vivants que les siens, dans la vivacité de la peur quand ils l’aperçoivent. Les humains qui ont une vie si courte, mais qui connaîtrons en quelques dizaines d’années bien plus de joie que ce qu’il n’en sera donné à tous ses frères réunis au court de leurs interminables existences.
C’est aussi cela qui fait peur à Splendy sans doute. L’absence de fin, le fait que les sentiments s’éteignent et dépérissent pour ne leur laisser qu’un corps où ne reste qu’un désir de vengeance. Un corps vide qui pourtant ne disparaîtra pas.
Il a toute l’éternité au fond, pour grandir et devenir vide à son tour. En attendant, il s’efforce d’être le plus émotif et le plus vivant possible, comme si cela pouvait retarder l’échéance et ramener ses frères plus près de lui, vers la lumière et l’émerveillement.